Prospective Le paysage en résidence internationale...
La Villa Le Nôtre, l'école nationale supérieure située à Versailles (78), et son potager du Roi accueillent cinq paysagistes européens, porteurs de projets.
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Trois mois pour favoriser des projets, offrir du temps et des moyens pour mener à bien des recherches : au même titre que la Villa Médicis à Rome, en Italie, héberge des artistes, Versailles ouvre les portes de son école nationale supérieure de paysage et un bâtiment de son potager du Roi à des projets ambitieux et créatifs qui, sinon, verraient difficilement le jour.
Dans ce cadre, le jury 2017, présidé par Jean-Jacques Aillagon, a retenu cinq candidats et, le 3 mars dernier, ces paysagistes ont défendu - devant la presse, le jury, les sponsors... - les parcours, visions et questionnements qui vont les guider dans leurs travaux. Il s'agit d'Alice Stevens (France) avec « Portrait schizophrène d'un paysage d'Île-de-France » ; Marina Cervera (Espagne) avec « Paysages de routes bordées d'arbres » ; Luisa Limido (Italie) avec « Jean-Pierre Barillet Deschamps et le métier de paysagiste, en France, dans la seconde moitié du XIXe siècle » ; Benjamin Arnault (France) avec « L'éco-félicité de Fagus sylvatica » ; Arnaud Sallé (France) avec « Installations sonores ».
Certains comme Alice Stevens viennent de finir leurs études, d'autres comme Marina Cervera, ont une expérience professionnelle confirmée, et d'autres encore, comme Luisa Limido, ont déjà mené diverses études historiques approfondies. Durant leur résidence, ces cinq lauréats peuvent mener une recherche originale sur le paysage, en développant une contribution qui s'inscrit dans l'un des programmes de la Villa, autour de l'histoire, de l'art, de l'urbanisme ou de l'environnement.
Un regard sur les enjeux de société
Tous pourront « exprimer l'apport de la conception paysagère aux grands débats et aux enjeux de société », espèrent les organisateurs. Pour sa part, Alice Stevens va aller à la rencontre des acteurs qui oeuvent à l'évolution du paysage dans le futur Grand Paris et, poursuivant une thèse précédente, elle prévoit d'illustrer ses enquêtes via des portraits et parcours dans le style de bandes dessinées personnelles et pédagogiques. En 2016, La Villa Le Nôtre avait accueilli une première promotion de cinq paysagistes françaises : Amélie Blachot avait travaillé sur la représentation du territoire via les arts plastiques ; Laurence Crémel avait cartographié des horizons ; Léna Soffer avait étudié la résurgence des sols dans la ville ; Eugénie Denarnaud s'était intéressée à un bateau pirate ; et Isabelle Olivier au bonheur...
Pour mémoire, avec le Crédit agricole et l'interprofession Val'hor pour mécènes, la Villa Le Nôtre promeut - en France et à l'international - les démarches de création et d'innovation en architecture du paysage.
Les projets des trois premiers lauréats 2017 sont susceptibles de déboucher sur des actions concrètes et d'intéresser la filière ; nous les suivrons au fil de leur parcours. En juin 2017, les organisateurs feront un bilan à mi-étape avec certains des lauréats ; une présentation finale étant pressentie en septembre.
Odile Maillard
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